Pendant quelques semaines, le Trésor des Trois-Épis, un des chefs-d’œuvre de la collection du musée, fait l’objet d’une restauration d’ampleur. Nous avons interviewé Marie Peillet, restauratrice, en charge de cette restauration.
1. En quoi consiste la restauration des objets de ce Trésor ?
Mon intervention sur le trésor concerne l’entretien des objets en argent et argent doré : il s’agit de leur redonner leur éclat brillant en nettoyant les surfaces pour éliminer le ternissement de l’argent. Ce sont des interventions à visée essentiellement esthétique et qui concernent uniquement la surface des objets.
2. Quelles sont les causes de l’altération de ces objets d’orfèvrerie ?
Le ternissement de l’argent est un mécanisme d’altération de surface : c’est une oxydation qui se produit en présence de polluants atmosphériques comme le soufre par exemple. Il s’agit d’un processus naturel d’évolution du métal qui n’affecte que la surface et ne cause pas de dommages structurels à long terme. Les objets du Trésor des Trois-Épis sont des objets muséaux, ils ne sont plus utilisés ni entretenus par l’usage : le ternissement s’installe donc et devient de plus en plus noir et opaque avec le temps.
3. Pouvez-vous nous décrire en quoi certaines pièces de ce trésor sont exceptionnelles ?
Pour moi, c’est l’ensemble du Trésor qui est exceptionnel : retrouver archéologiquement une concentration et une diversité d’objets dans un état aussi bon, c’est extraordinaire. S’il y a un objet que je dois sortir du lot, c’est le pot à lait en cuivre étamé dans lequel tous les éléments du trésor étaient réunis. Ce type d’objet utilitaire a une moindre valeur de base que l’orfèvrerie : de ce fait on en retrouve très peu datant d’époques anciennes dans un aussi bon état, au contraire des vaisselles ou bijoux d’argent et d’or qui ont plus souvent été transmis de main à main ou dans les trésors d’églises ou de riches propriétaires.