Répertoire des sculptures allemandes des musées de France (bois et bois polychromé, vers 1460-1530)
Le Répertoire des sculptures allemandes des musées de France (bois et bois polychromé, vers 1460-1530), est désormais accessible sur la plate-forme AGORHA de l’INHA
Les notices des sculptures conservées au Musée Unterlinden sont disponibles ici
Présentation du programme de recherche
La publication des 520 notices d’œuvres du Répertoire marque l’achèvement du programme de recherche et de la base de données sur les sculptures allemandes des musées de France.
Les travaux, entrepris depuis 2019 en étroit partenariat avec le musée du Louvre, ont été dirigés par Sophie Guillot de Suduiraut et Laurence Brosse, et menés avec la participation de stagiaires et la collaboration des services de l’INHA, le Département des études et de la recherche et le Service numérique de la recherche
55 musées, répartis dans toute la France, conservent les œuvres étudiées dans le Répertoire. Le patrimoine des églises, très dense dans l’Est de la France et déjà recensé dans les bases du Ministère de la Culture, n’a pas pu être pris en compte.
Sculptures de la fin du Moyen Âge en Allemagne, vers 1460-1530 : originaires de la moitié sud de l’Empire, les œuvres du Répertoire datent du dernier tiers du 15e et des premières décennies du 16e siècle, à la veille de la Réforme. Dans cette période d’intense activité artistique, la production sculptée est dominée par les commandes de retables d’autels en bois polychromé.
Retables et éléments de retables d’autels : la plupart des sculptures étudiées sont des éléments détachés de retables démembrés. Seuls quelques retables sont dans un état quasi complet, comme ceux des musées de Strasbourg et de Lille (retables de Morissen et de Sankt Georgen an der Ahr).
Description matérielle des sculptures : l’examen visuel des œuvres, sous toutes leurs faces, complété par un large reportage photographique et d’éventuels rapports de restauration, est le fondement des travaux préparatoires. Les notices du Répertoire se singularisent par des descriptions méthodiques et détaillées du bois, des techniques de taille, de la structure et de la polychromie. Ces données matérielles offrent des indices majeurs pour identifier et étudier une sculpture allemande.
Données documentaires : la bibliographie et la documentation -sources manuscrites, rapports d’analyses et de restauration, études historiques, iconographiques et stylistiques- viennent en complément de l’observation visuelle et sont citées dans les notices. La bibliographie est commentée dans la plupart des notices. Environ 15 % des sculptures du Répertoire sont inédites.
Découvertes : pour recenser les sculptures allemandes, explorer les réserves et revisiter les salles des musées peut amener à faire des trouvailles surprenantes. Une sainte Anne trinitaire a ainsi été recomposée en réunissant deux sculptures séparées de longue date, une Sainte Anne reléguée en réserve au musée de Guebwiller et une Vierge et l’Enfant exposée au musée de Colmar.
L’étude attentive d’une œuvre peut aussi aider à certifier qu’elle est allemande, à préciser sa datation et sa fonction religieuse, à rectifier son iconographie. À Reims au musée Saint-Remi, un saint pape, autrefois considéré par erreur comme un saint Marcel, est ainsi redevenu Saint Sylvestre, identifiable à son attribut, un taureau couché à ses pieds.
Renouveler la recherche : la mise en ligne du Répertoire des sculptures allemandes des musées de France offre une contribution essentielle aux travaux de recherche en histoire de l’art. La consultation des notices, avec toutes les facilités d’investigation que favorisent les bases de l’INHA, permettra sans doute de faire de nouvelles découvertes. La diffusion du Répertoire ouvre ainsi la voie aux recherches et aux publications dans ce domaine encore trop méconnu de la sculpture allemande de la fin du Moyen Âge.