Sortie de réserves

#1

9.07.25 – 12.01.26

L’accrochage « Sortie de réserves #1 » permet de découvrir des œuvres provenant uniquement des réserves du Musée Unterlinden et les différentes raisons pour lesquelles elles ne sont pas exposées en permanence. La mise en réserve d’une œuvre repose sur des critères scientifiques ou techniques souvent inconnus du public. Restées fermées au public jusqu’à la fin du 20e siècle, les réserves ont pu être perçues comme un second musée, invisible et régi par l’arbitraire du conservateur.

Acquisitions récentes en attente d’une place dans le parcours permanent, copies considérées comme des œuvres secondaires, œuvres en cours d’étude ou faisant l’objet d’un chantier de collection, œuvres nécessitant un aménagement spécifique avant de pouvoir être présentées au public… toutes justifient pour des raisons différentes leur conservation temporaire dans les réserves du musée. « Sortie de réserves #1 » permet d’appréhender les réserves du musée pour ce qu’elles sont : « ni trésors ni débarras » (Annie Caubet), elles constituent aujourd’hui des espaces de conservation et d’étude nécessaires à la vie des collections et indissociables des multiples activités d’un musée.

Des collections largement exposées

Depuis sa création en 1853, le Musée Unterlinden rassemble près de 14 000 objets inventoriés de tous types dont environ 25% sont actuellement exposés. Cette proportion est très variable selon les collections concernées : forte pour les peintures (25 %), elle reste très faible pour certains fonds pléthoriques partiellement inventoriés comme les collections archéologiques (estimées à 150 000 objets) ou le fonds photographique (167 000 images). Aujourd’hui, aucun musée n’est capable de montrer l’intégralité de sa collection, même en renouvelant régulièrement son exposition permanente.

De l’accumulation à la sélection

Jusqu’à la fin du 19e siècle, toutes les collections étaient exposées selon un principe d’accumulation qui donnait à voir la richesse du musée : le moindre espace était utilisé pour présenter les œuvres du musée au point que l’écrivain Karl Huysmans découvrit en 1903 au musée de Colmar un véritable « bric-à-brac ».
L’apparition des réserves remonte à la fin du 19e siècle avec la création d’espaces destinés à abriter une partie des collections, appelés « dépôts », « magasins sous les toits », « réserves provisoires » ou encore « galeries d’étude ». L’invention des réserves traduit la nécessité de séparer les collections en deux groupes et de dissimuler certaines œuvres au public. Les conditions de conservation en réserve ne constituaient pas encore une préoccupation.

Au cours du 20e siècle, l’accrochage permanent est progressivement allégé pour répondre à des critères intellectuels, esthétiques et matériels : les œuvres remarquables sont mises en avant, l’accrochage organisé par thèmes, les œuvres en mauvais état ou fragiles à la lumière mises en réserve. Cette évolution va de pair avec l’entreposage d’une grande partie des collections hors de la vue du public.

L’institutionnalisation des réserves

À partir des années 1990, les grands chantiers d’extension-rénovation permettent aux musées de France de transformer leurs réserves : création de locaux dédiés, parfois externalisés et mutualisés entre plusieurs musées, amélioration des conditions de stockage par la mise en œuvre des normes de conservation préventive, émergence d’un personnel spécialisé aux pratiques professionnelles nouvelles (régisseurs, technicien d’entretien des collections, transporteurs d’œuvres d’art).
Le musée doit aujourd’hui justifier d’une mission de service public sur l’ensemble de ses collections, y compris celles conservées en réserve : il favorise, dans le respect des impératifs de conservation, le mouvement des œuvres et leur présentation au public à l’occasion des expositions temporaires, il donne un large accès des chercheurs aux biens placés en réserve, il assure la diffusion des œuvres non exposées par les publications et la mise en ligne des collections.

Date I du 09.07.25 au 12.01.26

Lieu I Ackerhof, 2e étage

Tarif I Entrée du musée