3 questions à Christophe Rousset, Maestro et Claveciniste

Musée Unterlinden

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Dans le cadre des concerts qui auront lieu les 4 et 6 octobre 2024 pour le 400e anniversaire du clavecin de Colmar, nous avons posé 3 questions à Christophe Rousset, Maestro et Claveciniste, qui donnera un concert le dimanche 6 octobre 2024 à 17h30 sur le clavecin Ruckers de Colmar.

1. Fêter les 400 ans du Ruckers de Colmar est né d’une volonté de faire connaître plus largement cet instrument exceptionnel. Vous êtes inspiré par votre passion pour la redécouverte du patrimoine musical européen. Pouvez-vous nous citer un ou deux exemples d’actions pédagogiques que vous menez avec votre ensemble Les Talens lyriques pour faire connaître ce patrimoine ?

Eh bien aux Talens Lyriques nous avons créé des applications pour tablettes numériques pour rendre ludique la familiarisation de ces jeunes gens au répertoire baroque, mais il s’agit pour eux d’être actifs et non des auditeurs passifs. Une sorte de mi-chemin entre musicien professionnel et public. Il y a justement un volet interprétation et il s’agit de ces fameux préludes non mesurés qui font la gloire de notre répertoire français 17e au clavecin. L’élève peut d’après mon jeu au clavecin créer avec leur doigt au contact de la tablette leur interprétation à eux dudit prélude.

 

2. Vous vous consacrez à vous produire et à enregistrer sur les instruments historiques. Quelles sont les particularités du clavecin de Colmar par rapport aux autres clavecins que vous pratiquez ? 

Oui j’ai toujours privilégié les instruments originaux pour mes enregistrements de clavecin. La première raison est que l’accès à ces vénérables témoins est limité et parfois difficile, les enregistrer veut dire rendre leur sonorité accessible au plus grand nombre y compris dans des pays reculés d’Asie, d’Océanie ou d’Amérique. La deuxième est que, malgré souvent une difficulté accrue pour moi du point de vue d’une mécanique plus capricieuse le monde sonore qu’ils m’offrent m’inspirent et parfois me guident, comme si la mécanique de la machine à remonter le temps s’enclenchait et que la sonorité me prenait par la main pour m’indiquer comment modeler le son. Le Ruckers de Colmar a été magnifiquement restauré et cette magie m’a accompagné sur les deux enregistrements qui ont marqué ma discographie : l’intégrale de Jean-Henri d’Anglebert pour Decca et le Premier Livre de clavecin de François Couperin pour Harmonia Mundi (qui vient de ressortir sur les plateformes).

 

3. Vous donnerez un concert le 6 octobre sur le clavecin Ruckers de Colmar. Au programme Froberger, Louis Couperin et François Couperin. Comment s’est fait le choix de ce programme pour cet anniversaire ?

Le souvenir que je gardais du Ruckers (que j’ai pu rafraîchir lors de mon dernier passage à Colmar il y a quatre ou cinq ans) m’a guidé dans le choix de ces œuvres. Il y a la profondeur, la clarté, une certaine verdeur qui trahit la signature Ruckers et enfin la finesse, la sophistication apportée par le ravalement français opéré à la toute fin du 17e début 18e, coïncidaient avec le style grand siècle du 1er Livre de François Couperin mais aussi à sa délicatesse.  Je me réjouis de retrouver cet instrument si unique !

 

Retrouvez le programme des concerts des 4 et 6 octobre 2024 ici

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